Les négationnistes
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Il est sur Internet comme ailleurs, des opinions qui s'expriment et c'est souhaitable et certaines fois profitable, surtout si elles sont différentes des nôtres. Elles nous obligent alors, à nous questionner et parfois à modérer nos avis préconçus nous permettant une approche de la vérité, même si bien sur, la réalité des faits est souvent une mosaïque d'événements, un puzzle bien difficile à reconstituer.
Cependant certaines personnes défenseurs des droits de l'homme, se sont auto investies d'une mission de " salut public " et serinent les mêmes éléments en boucle depuis des lustres. Il est tout à fait illusoire de dialoguer avec ceux-ci sauf si leurs interlocuteurs partagent les mêmes certitudes, les mêmes objectifs et les mêmes obsessions.
Ici il s'agit de la fusillade du 26 mars 1962, simplifiée à l'extrême avec des " preuves indiscutables " donnant comme principal responsable l'OAS, ce diable coupable, comme toujours de tous les maux. La fameuse thèse des tireurs embusqués qui auraient provoqué une sorte de légitime défense provoquant des victimes collatérales.
A l'appui, un croquis à main levé copié par : " Un lecteur qui a pu le voir mais qui n'a pas eu l'autorisation de le photographier ". Je rappelle que ce croquis est un témoignage et qu'en histoire, un témoignage, n'est qu'une affirmation, parmi d'autres et en aucun cas une preuve formelle. - Qu'il y ait eu des tireurs postés est certain, mais rien ne prouve que les FM furent mis en place par l'OAS.
- " J'en ai voulu au général de m'avoir limogé au lendemain de mai 1968. C'était une faute politique. Il m'a reproché de ne pas avoir maintenu l'ordre :
"Vous n'avez pas osé faire tirer. J'aurais osé s'il l'avait fallu", lui ai-je répondu.
- " Il est formellement rappelé à la population que les manifestations sur la voie publique sont interdites.
Les forces du maintien de l'ordre les disperseront, le cas échéant, avec toute la fermeté nécessaire. " Déclaration du Préfet Vitalis Cros (Préfet d' Alger De novembre 1961 à juillet 1962)
- Et dans son livre " Le temps de la violence " ed Presses de la Cité : Les intentions étaient claires et ce coup ci les preuves d'une machination sont irréfutables.
Ils parlent donc ici de " preuves incontestables " et de " falsification de l'histoire ". De la part d'un appelé qui à assisté aux tortures de l'armée sans jamais avoir entendu parler de celles des Barbouzes, de ses compagnons mutilés ou des harkis exterminés est ici assez savoureux.
Selon lui " ce combat a fait le malheur des " pieds-noirs ". Je dirais tel Savinien de Cyrano de Bergerac : " c'est un peu court jeune homme ! ".
En filigrane il y a donc le " drame " qui était prévisible (et donc logique voire excusable) puisque, la manifestation exhortée par une organisation " terroriste ", était interdite. Pour terminer, il serait bon que ces deux assoiffés de vérité, répondent aux questions suivantes :
Ces questions laisseront de marbre ces deux amblyopes peu attachés aux " détails " contradictoires.
Il y a cependant un point sur lequel nous pouvons être d'accord : |
![]() Le 27 janvier dernier je vous interpellais quant à votre intervention du 26 janvier 2022, relative à la fusillade de la rue d'Isly à Alger le 26 mars 1962, quant à vos propos : " ce massacre du 26 mars 1962 est impardonnable pour la République ". Je vous avais fait la remarque que votre présentation des faits était une falsification grave de l'Histoire de notre pays, d'autant plus grave qu'elle émanait du Président de la République lui-même. Je justifiais cette remarque par le plan que j'avais pu consulter aux archives de Vincennes qui était la preuve formelle de la provocation du commando de l'OAS " oubliée " : preuve incontestable. Samedi 26 mars 2022, vous avez fait déposer une gerbe à la mémoire des victimes de la fusillade de la rue d'Isly à Alger le 26 mars 1962 au Mémorial du Quai Branly. Compte tenu de ce geste et de la présence d'une haie militaire y présentant les armes ainsi que les personnalités officielles présentes, cette commémoration révélait donc le caractère le plus officiel que l'on puisse considérer. Or, cette commémoration organisée par un groupe de nostalgiques de l'Algérie Française, sera clôturée par l'interprétation du " Chant des Africains " (cette chanson qui fut l'hymne de l'OAS), avec les militaires au garde à vous. Cela ne peut donc que s'interpréter comme un hommage à cette organisation fascisante, terroriste antirépublicaine puisqu'elle organisa un putsch pour tenter de renverser la République, et tenta 2 attentats contre le Président de la République d'alors. La clôture de cette manifestation, est donc un geste odieux, remettant en cause toutes les valeurs de notre République et elle a donc eu votre caution. Le Rapport de Benjamin STORA, que vous aviez commandé, il y a un peu plus d'un an, minimisait déjà considérablement la responsabilité de l'OAS dans cette période de la Guerre de Libération de l'Algérie. Vos récentes interventions relatives à la commémoration de ce 60ème anniversaire ne peuvent se comprendre que comme une volonté de votre part d'une réhabilitation, de fait, de cette organisation terroriste, fascisante qui a tenté de remettre en cause notre République. C'est fort dépité, tellement je suis sidéré, Monsieur le Président de la République, que je vous adresse mes salutations respectueuses pour l'institution que vous représentez. Henri POUILLOT Ancien Combattant pendant la Guerre de Libération de l'Algérie, militant antiraciste, anticolonialiste, défenseur des droits de l'homme http://www.micheldandelot1.com/lettre-ouverte-d-henri-pouillot-a-emmanuel-macron-objet-19-mars-2022-2-a212309197 |
26 mars 1962 : occultation du rôle de l'OAS par les " nostalgériques " et par Macron (Blog Médiapart)
La volonté d'Emmanuel Macron de " réconcilier les mémoires " des différentes catégories de victimes de la guerre d'Algérie quitte à faire dans certains cas l'économie d'un regard historique sur la véracité ou les mensonges des récits sur lesquels certaines mémoires se sont constituées, connait de sérieuses limites.
Cela est confirmé par trois photos extraites d'un rapport de l'armée intitulé " Renseignements judiciaires et militaires ", établi au lendemain du 26 mars 1962, publiées par Yves Courrère dans Les Feux du désespoir (Fayard, 1971, p. 544), qui montrent quelques-uns des emplacements des armes automatiques utilisées par l'OAS.
Il serait temps de rendre public ces documents, et, plus généralement, conformément aux promesses qui ont été faites et qui tardent à être suivies d’effets, d’ouvrir les archives de la guerre d’Algérie. Deux gerbes officielles à la cérémonie des « nostalgériques »
Nicole Ferrandis, qui préside une association de victimes du 26 mars 1962 dans la continuité du combat de l’OAS contre le cessez-le-feu et contre l’indépendance de l’Algérie — ce combat qui a fait le malheur des « pieds-noirs » —, a refusé de venir commémorer à l’Elysée le cessez-le-feu du 19 mars.
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Mis en ligne le 09 avril 2022